“Comme expliqué précédemment, nous avions souscrit un crédit pour couvrir 30 % de notre projet. Après un an dans le projet, nous n’avions vécu que des bonnes choses : la maison en Belgique qui s’est vendu facilement, l’achat de notre nouvelle grange qui était rapide, les enfants tous contents à l’école, un accueil incroyable sur notre nouveau territoire et la chance d’être hébergé dans les installations de l’association Résider pour entreprendre (vous allez bientôt comprendre pour quoi on avait de la chance!)
Pendant la rénovation de notre grange (notre projet de chambre d’hôtes) nous avons passé certains obstacles sans problème : assainissement, plomberie, électricité, menuiserie… Et juste à ce moment là, notre crédit de 30 % paraît frauduleux. Nous avions été confronté à une escroquerie. Notre caution est partie ; il ne nous reste qu’un processus verbal et une plainte. Pour un autre crédit, il nous faudra sûrement des ressources… comment allons nous trouver des moyens de continuer ?
Après un petit moment de réflexion, nous avons décidé : cet escroquerie nous a pris notre argent, oui, mais il ne va pas nous prendre notre rêve. Personne ne nous cassera notre motivation. Le recul n’est pas la solution.
A ce moment là, nos investissements « en France » avaient déjà dépassé presque 200 000 € et la dernière partie pouvait devenir très difficile. Qui aurait cru que notre aventure prendrait cette tournure ?!
Heureusement, nous avons eu l’association « Résider pour entreprendre » à côté de nous pour nous écouter, nous offrir de bons conseils et de nous aider à trouver des solutions. Nous avons donc pris rendez-vous avec eux pour discuter. Ils nous ont donné des contacts, des organisations autour de nous, qui pouvaient nous supporter et à qui nous pouvions demander de l’aide. Rien n’était facile car les systèmes en France ne réagissent pas très vite, mais les processus ont été suivi et nous pouvions commencer à entrevoir la lumière au bout du tunnel.
Pendant cette période, nous avons dû abandonner notre situation solide et certaine. Nous avions « gélé » le développement de notre grange et tout le projet a commencé a traîner. Il fallait se fixer d’autres objectifs. Il nous fallait un emploi afin d’obtenir un autre ligne de crédit….
L’inscription au pôle emploi de Tulle a été faite – on avait même réussi à travailler quelques jours. Nous avions espéré que ça pourrait au moins « normaliser » notre situation sociale où il faut être « demandeur d’emploi » (nous avions toujours été refusé par la C.P.A.M en raison d’un « manque de ressource mensuelle»). Un autre mois s’est passé et nous n’avions pas eu de nouvelle et même si les membres de l’association « Résider pour entreprendre » nous rassurent en nous indiquant que cela était normal, nous commencions à nous inquiéter….
La sécurité sociale : ???
Le projet et le financement : ???
Notre habitation future : ???
Les aides (logements, allocations familiales, subventions, …) : ???
Même l’emploi : ???
Nous avions commencé à nous questionner sur la demande au niveau du tourisme en Corrèze, nous avons obtenu quelques chiffres et statistiques. Par contre, nos contacts avec des Belges, ici, en Corrèze, nous ont appris que la demande de logement dans ce département est toujours en hausse et toujours plus grande que l’offre existante.
Herman et Michou de « La Bastide de Goulles » à Goulles et Peter et Annick du « Parc des 4 Saisons » à Corrèze, nous rassurent; notre clientèle se développera pour plus de 97 % de Belges et de Flamands. Ils seraient contents d’accueillir un nouveau « partenaire » au lieu de parler de « concurrence ». Notre site internet www.les5petitslapins.fr et notre blog était suivi par des centaines d’amis en Belgique. En effet, à part les anglais, ce sont bien les belges qui visitent la Corrèze et le Limousin en plus grand nombre. Alors, on ne se pose plus de question, on continue !
Résider pour entreprendre nous avait donné le contact de l’A.F.P.A qui fournit cette formation, financée par Pôle Emploi. Mais, ce n’était pas facile à obtenir. L’A.F.P.A d’Egletons a supprimé le cours du mois de Juin. Il fallait attendre le mois d’Octobre. Avec l’aide de Pôle Emploi, nous avons pu nous inscrire pour cette formation à Tulle, pour le mois de septembre. Une deuxième voiture était nécessaire, nous avons donc investit (chose qui n’était pas prévu initialement).
Toute la famille essaie de se préparer à la situation dans laquelle elle se trouvera, c’est-à-dire que le stress reviendra, les chambres d’hôtes ne s’ouvriront pas tout de suite et papa ne sera pas là tous les jours… papa sera obligé d’aller travailler pour récupérer le déficit résultant de l’escroquerie (qui avait changée notre situation financière pour au moins 60 000 € déjà).
Jusque là, nous avons vécu de nos propres moyens, mais cette escroquerie nous a retardé dans notre projet déjà de trois mois et nous avons commencé à “attaquer” peu à peu nos réserves. Les conséquences dureront certainement encore pendant des années. Pas facile et pas agréable.
Finalement, nous avons tout réussi — sécurité sociale, les aides, l’emploi et nous avons pu continuer la rénovation de notre grange.
Il n’en faut pas beaucoup plus pour démotiver des gens, mais pas nous ! Nous travaillons dur, afin de nous installer au plus vite, dans notre « coup de cœur » et on amènera un petit ange dans la niche de la grange où nous vivrons notre vie, ici, aux « 5 petits lapins »…
Le courage, le dévouement, l’envie et le caractère sont là ; espérons que cette histoire, ces déroulements, ces chiffres et ces calculs, ces annexes et explications, ces compétences et ces efforts, nous apporteront la chance d’aboutir !”